La teurgoule (parfois appelée torgoule ou tergoule) est le plat traditionnel de la Normandie.
Le bol vitré utilisé pour sa préparation est toujours fait de la manière traditionnelle de la poterie familiale, en particulier avec l’aide de Noron-la-Loss. Sa capacité varie de 1,6 à 10 litres.
L’origine du terme viendrait de « se tordre la goule » (la bouche) lorsqu’on mangeait la teurgoule ; certains affirment que c’est parce qu’on se dépêchait de la manger alors qu’elle était encore très chaude et d’autres que c’est parce que les premières versions n’avaient pas encore atteint le moelleux d’aujourd’hui.
Une autre hypothèse serait une origine bretonne : tourgouilh, « lait gras », laezh-tourgouilhet, « lait tourné ».
C’est un dessert, sorte de riz au lait sucré, généralement parfumé à la cannelle, et cuit à four très doux mais très longtemps, environ 5 h, dans un plat spécialement conçu à cet usage, de telle façon que les grains de riz ne sont presque plus discernables.
Avec une pointe d’humour, on dit qu’il faut 5 heures pour la préparer, 5 minutes pour la manger et 5 jours pour la nettoyer !
Une variante préparée dans le Sud de la Manche et les environs de Saint-Lô est faite par cuisson à feu modéré dans une casserole, où il faut tourner régulièrement le mélange lait, sucre et riz (sans autre ingrédient) pour éviter qu’il n’attache au fond de la casserole, et pendant un temps suffisant pour qu’il se colore et prenne une consistance assez épaisse.
Elle se déguste souvent chaude avec la fallue, une brioche normande, et du cidre.
Le fait que les ingrédients — riz et cannelle — de ce dessert typiquement normand ne soient nullement originaires de Normandie est dû au fait qu’ils faisaient partie du butin capturé par les corsaires normands, au xviie siècle, sur les galions espagnols en provenance du Nouveau Monde.
Aujourd’hui, la cannelle est quelquefois omise au profit d’une gousse de vanille, de caramel, de zestes d’agrume confits ou même d’une feuille de laurier.